À propos de Didier Cohen-Salmon et de ses textes…

Il est plus facile de dire ce que l’on estime avoir à dire que de se présenter soi-même. Ce texte introductif n’a pas d’autre but que de vous présenter un certain nombre de textes écrits au fil des années. Ils sont issus d’une réflexion continue que j’ai menée depuis le jour où les hasards de la vie professionnelle m’ont amené au contact des enfants malades, de leur souffrance, de leurs ressources, de tout ce qu’ils mettaient en œuvre afin de rester vivants et de continuer de se développer. Si mon point de départ, sans lequel je n’aurais probablement rien écrit, à été la prise de contact avec les enfants hospitalisés, un chemin m’a été ouvert qui m’a conduit vers la vie psychique des enfants, source de mon deuxième métier actuel, celui de psychothérapeute se réclamant de la psychanalyse. Il y avait eu en effet un premier métier celui d’anesthésiste-réanimateur. C’est mon abord de la pédiatrie, en 1986, qui a commencé à mobiliser ma réflexion. J’y ai été témoin et acteur de pratiques médicales qui m’ont d’abord révolté puis interrogé, et j’en ai fait un livre dont je reproduis ici quelques chapitres.

Entre rêve et action j’ai combattu pour des pratiques plus humaines et cela a été la passionnante aventure de l’association Sparadrap, qui se consacre toujours à aider les enfants malades, leurs proches, et les professionnels. J’ai  rencontré la musique qui tenait depuis longtemps une grande place dans ma vie, et j’ai réalisé l’importance, le rôle salvateur qu’elle pouvait avoir dans ces contextes. J’ai été conduit à m’interroger sur ce que l’on pouvait penser de l’Infantile, et bien sûr vers ma propre enfance, sur le monde aujourd’hui disparu où j’avais vu le jour, sur les « traversées » que j’avais du faire.

Tout en restant le somaticien que j’étais je me suis intéressé à la vie psychique, la vie d’âme de mes jeunes patients. J’ai rencontré la psychanalyse dont j’avais déjà une expérience personnelle. Grâce à de bonnes rencontres je me suis formé à ce deuxième métier que j’exerce présentement. De toute façon quel que soit l’âge on est toujours ramené à l’enfance… Et il y a l’enjeu d’être un vivant et cette image que j’ai choisie et qui contient tant de colère. La colère, première énergie dont tout dérive, la colère qui m’a mis en mouvement… Finalement tout ce que j’ai à dire pourrait tenir dans le titre d’un choro de Pixinguinha, tant joué et tant aimé : « Vou vivendo ».

Je ne saurais mieux dire. Vous trouverez trace de tout cela, chers lecteurs, au fur et à mesure de l’achèvement des différents sujets qui me mobilisent. J’espère que ces écrits vous seront utiles et vous intéresseront. Et quoi que vous en pensiez j’espère aussi que vous n’hésiterez pas à m’en faire part. Je vous souhaite bonne lecture.